Le corpus

La Somato Psychopédagogie

La Somato PsychoPédagogie (SPP) est une approche à médiation corporelle centrée sur les liens entre le corps, le mouvement, l’action et la pensée.

En plaçant le corps et ses ressources perceptives au coeur de l’accompagnement, elle fait du corps le lieu de renouvellement de notre pensée, de nos croyances, de nos stratégies, de nos actions et de notre lien à l’autre, au collectif, au temps et à nos actions.

Le corps devient l’espace ressource et bio-mimétique d’une action écologique.

Reposant sur le fascia et et ses propriétés, la SPP est une pédagogie été mise au point par le professeur Danis Bois et propose divers types de pratiques

  • le toucher de relation
  • la méditation de pleine présence
  • la gymnastique sensorielle

Le réseau des fascias

Le système fascial est un organe, un système, présent dans tout le corps, continu, interconnecté, sensoriel, dont la forme s’adapte à la fonction (tissus mous, os), en charge de la bio-tenségrité (capacité à se déformer en gardant l’intégrité du corps) et de l’intégration de chaque partie du corps au service de son unité. Il participe grandement à l’intéroception et la proprioception (perception de son corps dans l’espace garante de la conscience de soi).

Nos fascias, qui constituent le système fascial, sont en permanence animés d’un mouvement autonome qui est l’expression de notre vitalité et de nos élans profonds. Ce mouvement autonome est aussi appelé mouvement interne et est le pilier de la méthode. Le fascia peut-être vu comme la peau de la psychée et le système fascial comme le squelette psychique, le travail sur le corps va aller au-delà de la dimension corporelle et va permettre un accordage somato-psychique.

La simple découverte de ce système et de ces propriétés est, en soi, une manière plus globale et unifiée d’envisager le corps et, par ricochet, l’Être Humain.

Ainsi, le corps devient un espace qui d’outil, devient sensible. Il est:
  • Lieu d’expérience “émetteur de signaux et de perceptions” liés à sa vie, son contexte, son action.
  • Un espace qui permet d’être l’alter ego de la pensée engageant une réflexion issue de l’expérience sensorielle.
  • Un lieu d’émergence du sens et de nouvelles connaissances plus uniquement mentales mais corporéisées et incarnées ce qui est définitivement un changement de paradigme dans l’engagement de chacun dans l’action.
  • Un lieu de prise de décision et de pilotage de son action court terme ancrée dans un sens long terme
  • un lieu bio-mimétique qui permet de revisiter en temps réel le lien et le sens :
    • à mon action ou à l’action du collectif,
    • à l’autre,
    • au temps,
    • au passé,
    • à mes décisions à venir,
    • entre certains paradoxes.
Le corps est l’espace d’apprentissage du changement de paradigme qui va du faire à apprendre à apprendre à faire. C’est tout l’individu qui apprend à surfer la vie en confiance et en conscience depuis l’espace du sensible pour se réaliser.

Cas d’utilisation et bénéfices

En individuel, l’utilisation de la SPP, se fait, aussi souvent que possible, quand l’individu accompagné a besoin de clarifier sa pensée, retrouver de l’unité, améliorer son bien-être, gérer une période de stress, une transition de vie ou enrichir ses qualités relationnelles.

En collectif, la SPP sera un support à la création des conditions de l’émergence ou de la co-création.

Il sera un soutien pour illustrer, par le corps et par l’expérience certains concepts en lien avec l’action, la stratégie, le collectif, l’autre. De cette expérience, loin d’un savoir imposé, chacun pourra alchimiser ce dont il a besoin dans l’instant et que ses capacités lui permettent.

De notre expérience, accéder à l’intelligence sensorielle est vraiment un support pour accéder à la mobilisation de l’intelligence stratégique, de l’intelligence relationnelle ou de l’intelligence collective.

Que ce soit en individuel ou collectif, la pratique de la SPP permet le déploiement d’une intelligence systémique qui change la manière dont les gens qui la pratiquent ou sont accompagnés perçoivent un système, son mouvement et ses potentialités.

Enfin, le fait d’accéder à un sens et une pensée incarnée change complétement la nature d’engagement du collaborateur. L’engagement devient clair, évident et ouvre à une forme de souplesse et d’adaptabilité. Cela évite ainsi les cas de sous-engagement ou de sur-engagement générateur de RPS ou de sabotage des actions collective et ouvre par contre à une présence et des comportements responsables de chaque collaborateur.

Positionnement dans la pédagogie DMDH

L’approche de la SPP a fait du corps et du rapport au corps, un lieu privilégié pour que les individus et les collectifs trouvent leur mouvement juste.

Cet espace d’inspiration est d’autant plus pédagogique qu’il est issu de l’expérience corporelle. Ainsi, le savoir, les prises de conscience acquis ne sont pas purement cognitifs mais sont comme engrammés et corporéisés offrant une utilisabilité vivante.

L’expérience offert est particulièrement bio-mimétique et riche d’enseignements adaptés au potentiel du moment des gens qui la vivent. Par ailleurs, Danis Bois et les praticiens de SPP, réunis dans le laboratoire de recherche du CERAP, ont fait un travail remarquable de recherche et de conceptualisation des processus de changement du vivant.

Les concepts développés dans cette pratique, et donc expérimentables par le corps, sont donc la colonne vertébrale du projet pédagogique du Mouvement et des Hommes. On pourrait même considérer DMDH comme des somato psychopédagogues des organisations.

De la même manière que le corps est toujours, qu’il soit considéré ou non, présent dans le cadre du travail, la pédagogie qu’offre la SPP est toujours présente dans les accompagnements que nous offrons.

Les concepts développés dans la SPP constituent la colonne vertébrale du projet pédagogique du Mouvement et des Hommes. On pourrait ainsi considérer DMDH comme des somato psychopédagogues des organisations.

Annexe : les pratiques de la SPP

Le praticien en SPP a, à sa disposition, différentes pratiques. Toutes ces pratiques ont pour intention d’offrir une expérience extra-quotidienne sensible, à savoir une expérience au contact du mouvement interne ou de ses effets.

  • Le toucher de relation par lequel il met le patient au contact de son mouvement interne, force de régulation et de croissance qui anime toutes les structures du corps. Le patient ressent alors un état d’unité et de globalité, une augmentation de sa vitalité ainsi qu’une conscience de lui-même plus riche. Par des mouvements lents qui mobilisent l’élasticité des tissus myofascial, le praticien réalise des points d’appuis. Au point d’appui, une modulation tonique apparaît. Cette modulation tonique, appelée psychotonus, a la particularité de solliciter les ressources attentionnelles du patient ce qui lui permet de mobiliser tout à la fois le corps et sa pensée. Ainsi durant cette phase de négociation psychotonique s’opère l’accordage somato-psychique qui rétablit un dialogue entre psychisme et corps. Ce toucher a donc un impact tant sur sa vie physique que psychique (accordage somatopsychique).

 

  • De la gymnastique sensorielle. Pendant ce processus d’éducation du corps, l’attention est tournée vers le ressenti corporel. Le patient développe une écoute de soi qui a un effet sur sa propre mise en action et en relation dans sa vie. La gymnastique sensorielle peut se pratiquer en séance individuelle ou en groupe. Cette gymnastique repose sur les principes de la biomécanique sensorielle, modèle qui intègre les composantes objectives (mécanique) et subjectives (sensorielle) du mouvement. Les composantes subjectives étant l’ensemble des perceptions contenues dans un mouvement et accessibles à la conscience. Ce modèle est, pour le praticien, le support du passage de l’analyse du mouvement à l’analyse du sujet en mouvement. Ainsi, en invitant le patient à bouger au contact des lois naturelles du mouvement, le praticien lui permet de se remettre au contact et se percevoir en mouvement.

 

  • De la méditation de pleine présence – un temps de silence pour laisser la vie nous rattraper et nous mettre en contact de notre force de croissance, le mouvement interne. La méditation est une invitation à se mettre à l’écoute de son intériorité corporelle qui vient accroître progressivement la perception de soi et crée un sentiment d’existence plus fort, autonomisant le patient dans la mise à disposition d’un état de solidité, d’équilibre et de confiance. Le praticien s’appuie sur l’exploration de supports comme le sens auditif, visuel, sa propre posture immobile afin de créer les conditions pour se mettre au contact du mouvement et de ses effets et ainsi explorer d’autres supports plus subjectifs qui offrent au patient une expérience de lui-même qui lui est propre.

 

  • L’entretien verbal pour permettre l’expression, la validation et la mise en sens des vécus sensoriels. Ce processus, précis, s’appuie sur le concept de Modifiabilité Perceptivo Cognitive qui permet de passer d’une expérience issue du sensible (dimension perceptive) à des connaissances nouvelles issues du corps, des prises de conscience (dimension cognitive), de décision et des mises en action (dimension comportementale) directement issues de l’expérience sensible. La méthode, inspirée de la psychologie humaniste, a été enrichie de la directivité informative. En utilisant cette modalité d’entretien, le praticien va aider le patient à porter son attention sur les perceptions physiques, les éprouvés propres à l’expérience sensible, les pensées, les émotions voire l’axe imaginaire ou des remémorations sensorielles rencontrés durant l’expérience sensible (toucher, méditation ou gymnastique sensorielle) avant de lui faire visiter le rapport à cette expérience et son sens dans sa vie quotidienne. Durant cette expérience, le praticien va permettre au patient de découvrir comment, au contact du mouvement interne, il peut passer de ressentis à des informations puis passer de ces informations à des pensées et des actions. Durant cette dernière pratique, le patient découvre, qu’il peut avoir accès à une réflexion corporéisée dans lesquelles ses ressources cognitives ne sont ni prédominantes ni délaissées mais mises en collaboration avec les ressources perceptives au service de la réflexion. Le patient passe de la pensée prédominante à la réflexion.

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